Les membres fondateurs de la Société Littéraire faisaient partie de l’élite intellectuelle de la Cité. Beaucoup venaient des professions libérales et de la nouvelle bourgeoisie issue de la Restauration.

Outre scientifiques, professeurs, médecins, banquiers, pasteurs, négociants aisés, rentiers, on comptait aussi plusieurs membres du nouveau Conseil Représentatif, d’anciens sympathisants révolutionnaires (certains même avaient siégé dans les tribunaux révolutionnaires). . Ainsi J.-F. Chaponnière (1769 – 1856) qui succéda à Louis Jurine, et fut de longues années président de la Société. Né à Genève, il fut élevé à Constance, son père ayant fui les troubles politiques de 1782 (entre les Représentants bourgeois désavoués et le gouvernement en appelant à la France). J.-F. Chaponnière revint à Genève en 1789, prit part au mouvement révolutionnaire, siégea au tribunal révolutionnaire et s’opposa à l’annexion à la France. Après la Restauration, date de la fondation de la Société Littéraire, il abandonna les affaires politiques et devint un des fondateurs du Journal de Genève (1826), journal créé sur l’initiative de James Fazy.

Jean-Lazare Delaplanche (1765 – 1842) fut ancien ministre de la République de Genève à Paris.

Autre membre fondateur : Isaac Bourdillon (1758 – 1820), adepte enthousiaste des idées révolutionnaires. Il fut le président de la Commission révolutionnaire et du second tribunal révolutionnaire en 1794 et s’efforça par la suite de justifier sa conduite durant les événements tragiques de la révolution genevoise.

Alexandre Couronne , membre du gouvernement provisoire de 1814, deviendra quelques années plus tard membre de la Société.

Comme on le voit, certains des membres fondateurs provenaient de familles bourgeoises et aisées et restaient très attachés aux valeurs démocratiques et républicaines.